jeudi 12 septembre 2013

Soeur des cygnes

Auteur : Juliet Marillier

Édition : L'Atalante (site)

Pages : 350

Prix : 17 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

Au domaine de Septenaigue, au cœur de la forêt, vivait une fratrie de sept enfants dont Sorcha, la benjamine, était la seule fille. Leur mère était morte, leur père toujours en campagne militaire contre les Britons. Mais un jour il décida de se remarier...
Ainsi commence l'aventure de Sorcha. De l'Irlande aux côtes britanniques, une longue et douloureuse épreuve l'attend pour sauver ses frères d'une cruelle malédiction.


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Cela fait un moment que j'ai ce livre dans ma PAL, et je me souviens l'avoir acheté grâce aux chroniques très positives que j'avais pu lire ici et là. Cependant, avant de le commencer, pour m'encourager un peu (parce qu'avec le temps, le livre ne me disais plus grand chose finalement...), je suis allée à la recherche de chroniques. Des chroniques qui, bien que très positives, m'ont fait penser que j'allais peut-être bien m'ennuyer (ce que je pressentais) car ce qui ressortait était l'absence d'action et le fait que ce soit un roman beau et contemplatif, ce qui n'est pas forcément ma tasse de thé. Du coup, ce n'est pas forcément du bon pied que je l'ai commencé.

Les premières pages m'ont tout d'abord donné raison. L'héroïne nous raconte son enfance, son lien avec ses frères et son père. Il faut plus d'une centaine de pages pour voir tomber la malédiction promise par le résumé. Mais même si je l'attendais un peu, je ne me suis pour autant pas ennuyée pendant toutes ces pages.
Le roman m'a en effet très rapidement prise dans ses filets, en à peine quelques pages. Car, oui, c'est lent, en partie parce que l'auteur prend le temps de poser toutes les bases de ses personnages et une atmosphère particulière. Mais l'auteur sait nous emmener ailleurs avec ses mots. Elle sait rendre son style captivant. Et en ne précipitant pas les choses, l'auteur parvient à rendre les émotions et les sentiments de ses personnages d'un réalisme stupéfiant. Elle creuse l'humanité de ses personnage et leur psychologie est poussée et réaliste.

Lorsque l'héroïne nous parle des contes de son enfance, on a l'impression d'une mise en abîme, car ce livre est aussi un conte, un conte cruel et noir, à l'atmosphère mystique et dont l'héroïne est Sorcha.
Ce n'est donc pas un conte gentillet que vit Sorcha. Loin de là. C'est même aussi cruel que les récits mythologiques que l'on peut connaître et que Sorcha raconte parfois. Les épreuves qu'elle doit surmonter dépasse l'entendement. Pour tout dire, à chaque fois que je lisais que l'héroïne n'avait pas encore subi la pire des épreuves (puisque Sorcha nous raconte son histoire au passé), je me disais que ce n'était juste pas possible. Il était difficile pour moi d'imaginer encore pire. Heureusement pour elle, Sorcha dispose d'une force morale assez hallucinante, aidée par l'amour qu'elle voue à ses frères. Cependant, elle reste humaine, et ces épreuves la marquent à jamais. On sais pertinemment que ses frères et elle, ne seront plus jamais ceux qu'on a connu au début du récit. Et ça, c'est très douloureux pour le lecteur.
Le récit de Sorcha m'a émue, car les pertes sont dures, parfois insoutenables. À chaque page tournée, je craignais pour les protagonistes. Il y a des passages du roman insupportables, qui m'ont complètement retourné. Sans que l'auteur fasse pourtant dans le voyeurisme, car cela passe en grande partie par les émotions et les mots.

Chacun des frères de Sorcha a une personnalité unique, et ils sont tous aussi attachants les uns que les autres. Certains sont plus spéciaux que d'autres, mais ils se vouent tous un amour sans bornes. J'ai personnellement un faible pour Finbar. Un jeune homme passionné, intègre, silencieux et rejeté injustement par son père (je ne vous raconte pas comme leur père m'a énervé !).
L'amour qui lie Sorcha et ses frères est si fort qu'il m'a émue. Et il en faut pour me toucher ! C'est beau. Tout simplement. S'il y a bien un aspect de ce roman qui me rendait anxieuse d'ailleurs, c'est l'idée même que toutes les épreuves que doivent traverser Sorcha et ses frères ne viennent à bout de l'amour qui lie cette fratrie. On s'y attache tellement que c'est une peur constante.

Le folklore irlandais est quant à lui bel et bien présent, conférant une ambiance magique au roman grâce aux contes, aux créatures, à la magie. Ce n'est cependant pas une magie flamboyante à laquelle nous avons affaire, mais plutôt discrète, en filigrane, presque naturelle. D'ailleurs, les manifestations de créatures magiques sont tellement normales pour Sorcha qu'elle ne se pose pas de questions. Elle a grandi dans ces croyances et cela fait partie de son univers.
En arrière-plan se trouve également le conflit avec les Britons, la guerre qu'on ne voit pas puisque le domaine de Septenaigue est à l'abri, mais dont les conséquences sont visibles chez les personnages surtout. C'est un aspect beaucoup plus réel que le reste, mais tout aussi cruel.

Après, concrètement, j'aurais aimé que le roman aille plus loin. Mais pour autant, je n'ai pas ressenti de longueurs, il n'y a pas eu de passages où j'ai dû lutter contre mon ennui, malgré le fait que l'auteur détaille les années qui passent. Ce qui est assez hallucinant en soi. Car l'héroïne nous raconte son enfance, ou du moins une partie, et je pensais subir un peu le récit comme d'habitude lors de passages pareils, mais en fait, au fur et à mesure des pages, je me suis surprise à ne plus vouloir lâcher le bouquin tant je voulais connaître la suite à chaque fois. Et c'est là que je me disais qu'il me fallait impérativement la suite sous la main, alors que je le commençais à peine.

En fin de compte, ma vraie grande déception vient de la disparition d'un de mes personnages favoris. On nous dépeint un jeune homme très intéressant, qui évolue et qui à matière à évoluer encore, mais alors que je voyais en lui le potentiel pour devenir un personnage important, l'auteur le fait disparaître. J'ai attendu sa réapparition tout au long du récit en vain. Je m'attendais clairement à autre chose, à ce qu'il devienne un des protagonistes principaux de l'histoire de Sorcha. Et je reste assez dégoûtée vu le potentiel...
La place qu'il aurait pu avoir est finalement remplie par un nouveau personnage qu'on rencontre en fin de roman et qui me plaît beaucoup moins. Il a l'air trop parfait : fort, viril, chevaleresque, ... Mouais. C'est pas ma tasse de thé quoi.

EN BREF :

Voilà donc une histoire magistralement contée par son auteur, enchanteresse, où chaque personnage est creusé et où les émotions sont retranscrites avec un tel degré de réalisme et d'humanité que c'en est stupéfiant. Autant vous dire que je n'avais même pas encore fini le roman que j'avais déjà hâte de lire la suite. D'autant que l'histoire commence à peine ici (ce qui est peut-être un peu désagréable par contre...).


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce livre est le premier tome d'un diptyque qui s'inscrit dans une saga de 6 tomes au total (divisée en 3 dyptiques).
  • Il faut savoir que la saga originale est en fait une trilogie, mais chacun des tomes est divisé en deux livres dans l'édition française. Le premier tome original Daughter of The Forest correspond à Soeur des cygnes - Tome 1 et Soeur des cygnes - Tome 2 en VF.
  • Tous les tomes de cette saga sont disponible en VF aux éditions L'Atalante.

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