vendredi 20 décembre 2013

Et à la fin il n'en restera qu'un

Auteur : Jean-Luc Luciani

Édition : Rageot (site)

Pages : 277

Prix : 9,90 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

Ils sont dix.
Ils ne se connaissent pas.
Ils ont été sélectionnés pour participer à une émission de télé-réalité révolutionnaire qui donne à des killers le permis de les tuer.
Ils ne cherchent pas la célébrité, ils veulent juste gagner leur liberté.
À la fin de la traque, il n'en restera qu'un...


L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Quand j'ai eu ce livre entre les mains, la première chose que j'ai remarqué c'est la couverture (forcément) très connotée roman policier, et la collection "Thriller". Les thrillers/policiers n'étant pas ma tasse de thé, je n'étais guère emballée... Puis j'ai lu la quatrième de couverture qui, elle, mettait plutôt en avant un côté dystopique. C'est là que je me suis dit que ça pourrait le faire en fin de compte (même si le roman me paraissait bien trop court...).

On se situe ici dans une France du futur. Ce n'est plus le pays que l'on connaît. Certaines villes ont pris leur indépendance et sont devenus des micro-états, Marseille en fait partie. Les lois ont également énormément changées. Tout est plus radical, rapide, au détriment de l'humain. Plus rien n'est traité au cas pas cas, et les injustices s'accumulent. Le plus effrayant, ce sont les petites notes apportées par l'auteur (qui au début me donnait l'impression de lire un manuel scolaire) : our chaque changement de loi, il précise toujours comment le pays en est arrivé là, de manière à créer un univers plausible.
L'univers créé par l'auteur est d'ailleurs si bien pensé qu'on en viendrait presque à regretter que l'auteur n'aille pas plus loin et écrive des suites. Je dis bien "presque", puisque d'un autre côté, je trouve que ce n'est pas plus mal de ne pas tomber sur une saga à rallonge, étirée en n'en plus finir. Pas de longueurs inutiles ici.

En revanche, du peu de pages que contient le roman en résulte peut-être, et malheureusement, un certain manque d'émotion. On a en effet pas le temps d'apprendre à vraiment connaître les personnages et donc de s'attacher complètement à eux. Néanmoins, en si peu de pages, l'auteur a quand même réussi à faire en sorte que je me préoccupe un minimum de leur sort et que je m'attache un peu à eux.
Une fois qu'on a lu les portraits des joueurs, on a tout de suite des idées reçues sur chacun. On peut ainsi être surpris par certains d'entre eux. L'auteur fait en sorte de nous faire douter sans cesse. On ne sait pas qui va survivre ou non. Rien n'est prévisible, et on a donc un vrai suspens de ce côté-là.
Par ailleurs, parmi les personnages qu'on pense sans humanité dès le début, on peut en voir qui se trouve finalement une conscience. J'ai beaucoup aimé ce message, que rien n'est perdu. Un peu d'espoir en l'humanité ne fait pas de mal parfois.

Côté intrigue, il est sûr que quand on lit la quatrième de couverture, on pense immédiatement à Hunger Games. Pourtant, ne vous attendez pas à lire le même contenu. L'univers ici est plus proche de nous (déjà, on est en France !), et c'est ce qui le rend aussi plus sournois. On assiste également directement à la corruption, aux manipulations des résultats, au voyeurisme malsain. De quoi ne plus donner envie de donner du crédit aux télé-réalités.
Et enfin, on s'intéresse surtout à la manière dont les joueurs vont pouvoir échapper au jeu. Car le jeu en lui-même n'est qu'une très petite part du roman, et ce sont tous les gens qui sont impliqués dans la tuerie; que ce soit les spectateurs qui votent pour un candidat ou un autre et ceux qui veulent faire partie des killers. Qui plus est, c'est une tuerie qui pourrait presque passée pour justifiée, et c'est là le plus dangereux. Si les joueurs ont commis des actes impardonnables, peut-on cautionner le fait de profiter de leur condamnation pour divertir les foules ? Bien évidemment que non.

EN BREF :

Et à la fin il n'en restera qu'un est un roman court (pas comme son titre) et efficace qui nous pousse à garder un œil averti sur ce que nous propose les médias et qui nous met aussi en garde contre la radicalisation d'une société toujours en quête de plus d'efficacité et de rapidité au détriment de l'humanité. Un roman bourré de mises en garde utiles et subtiles mais trop court et trop froid.


JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :


Un grand merci aux éditions Rageot pour cette lecture !


LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

  • Ce roman est une intégrale rassemblant les deux tomes du diptyque Le jeu parus en 2006 chez Rageot : La Traque et Game Over.
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