Une braise sous la cendre

Auteur : Sabaa Tahir

Édition : Pocket Jeunesse (site)

Pages : 523

Prix : 18,90 €

Public : 15 ans et +

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Résumé :

Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.

L'AVIS DE LA TORTIONNAIRE :


Sur les réseaux sociaux, j'ai vu passer ce roman un nombre incalculable de fois. Je ne suis pourtant pas aller au delà de sa magnifique couverture, et ne savait donc pas grand chose sur ce livre. Et c'est donc sa couverture qui a fait qu'à ma dernière descente en librairie, je lui ai trouvé une place dans ma pile. Et je ne regrette absolument pas ! Le contenu est à la hauteur de la sublime illustration de couverture, promesse d'un univers de sable et de roche, et d'une ambiance inspirée du Moyen-Orient (ça tombait bien, j'avais envie de voyage justement !).

Les premières pages m'ont immédiatement donné le ton du récit : âpre et violent. L'auteur ne fait aucune concession pour son lectorat (et je l'en remercie !). Nous ne sommes pas face, ici, à un esclavage romancé, épuré. Non. C'est cruel et odieux. Laia va subir les pires horreurs face à une Commandante qui fera certainement ressortir les pires instincts du lecteur tant elle est ignoble. La Commandante est certainement l'un des plus cruels antagonistes que j'ai pu rencontrer en littérature.
La tension est palpable tout au long du récit. À tel point que j'en oubliais parfois de respirer tant j'angoissais à l'idée que Laia se fasse prendre, surtout quand on sait de quoi est capable la Commandante. C'est vous dire ! Il n'y a pas un instant de relâchement, ni d'ennui. Le danger est trop proche pour cela. Sans compter que les points de vue de Laia et Elias s'enchaînent avec efficacité.

En débutant cette lecture, j'avais peur de tomber dans une dystopie, parce que le coup des Érudits et des Martiaux me rappelait un autre roman que je n'avais pas franchement apprécié... Et j'ai été agréablement surprise de me retrouver dans un univers fantasy ! J'ai eu quelques doutes au début, puis l'horizon s'est éclairci. L'univers est dur, sans pitié.
Le paysage désertique a une véritable empreinte dans le récit et l'utilisation du folklore du Moyen-Orient m'a totalement ravie. Je ne m'attendais pas du tout à l'utilisation de cette mythologie et cela s'accorde parfaitement à l'univers original et à l'histoire. Tout a une logique.
Et last but not least, l'auteur a vraiment fait l'effort d'être réaliste. Ce monde n'est pas noir et blanc, avec les Martiaux d'un côté et les rebelles Érudits de l'autre, les esclaves contre les esclavagistes. L'Empire est régi par des lois horribles, mais la résistance et les Érudits ne sont pas non plus angéliques. La résistance emploi notamment des méthodes peu orthodoxes et les Érudits ne sont pas doté d'un passé plus glorieux que les Martiaux et en paient aujourd'hui le prix. Chaque peuple, chaque faction, a ses côtés sombres, plus ou moins visibles. Ce monde n'est pas idéalisé et encore moins facile.

Le seul problème que j'ai eu durant les toutes premières pages est que le ton de l'héroïne évoquait une enfant. Quand j'ai appris qu'elle avait dix-sept ans, autant vous dire que je suis tombée des nues. Heureusement, ce ton enfantin s'est vite dissipé.

Les personnages sont une des principales forces du roman. Ils sont tous terriblement humains et complexes. Même les plus odieux ont leur point faible. C'est assez impressionnant ! On s'attache très facilement aux personnages, même aux plus discrets qu'on aurait aimé connaître un peu plus. Car vous êtes prévenus : il y a beaucoup de morts. Le récit est implacable.
Par ailleurs, une de mes craintes en commençant ce roman, était de me trouver face à une héroïne forte, battante, héroïque. Et pas du tout. L'auteur a fait de Laia un personnage réaliste, en un mot : humain. Elle est terrifiée (qui ne le serait pas !), parfois lâche, et face à ce qu'elle vit, on ne ferait pas mieux qu'elle. Et c'est petit à petit, toujours avec cette peur accrochée aux tripes, qu'elle va avancer, pour son frère. Elle n'est pas intrépide, fonceuse, sans peur, et j'ai adoré cela. Elle veut survivre.
Concernant Elias, pour ceux qui craindrait que ce soit la romance qui le change, ce n'est pas le cas. Dès le début, on comprend qu'il n'a jamais voulu être à la place qu'il occupe, et son projet est de déserter, ni plus ni moins. Personnellement, Elias m'apparaît beaucoup plus réaliste ainsi.

Côté romance, elle ne prend pas énormément de place dans ce roman (et c'est normal et bienvenu !). Même si je trouve qu'Elias et Laia s'attire l'un l'autre un peu trop rapidement, mais l'évolution du reste est plutôt lente et réaliste.
Ma seule crainte pour la suite est le risque d'un triangle amoureux (pitié non !). J'aime tellement les personnages, et surtout Keenan, que je ne veux pas voir l'un d'entre eux blessé (il y a déjà bien assez d'horreurs comme ça !). En particulier Keenan (désolée, mais avec un rouquin aux tâches de rousseur, l'auteur a tapé en plein dans ma faiblesse...) qui a tout perdu et tente de maintenir tout le monde à distance pour ne plus jamais avoir à revivre cette douleur.

EN BREF :

Je ne suis pas passée loin du coup de cœur ! Et je ne saurais que trop vous conseiller de vous jeter sur ce livre. Les personnages et l'univers original dévoilés sont fascinants.

JAUGE DE LA TORTIONNAIRE :

LA TORTIONNAIRE VOUS EN DIT PLUS...

• Ce roman est le premier tome d'une saga (nombre de tomes non déterminé actuellement).
• Le tome 2 A Torch Against the Night paraîtra le 30/08/2016 en VO.
• Les droits d'adaptation cinématographique ont été acquis par Paramount Pictures.